C'est compliqué à ce que je vois ...
La seule chose que j'ai pu en tirer est la suivante :
"D'autre part, le grand commentaire sur la Métaphysique explique que les substances séparées - et l'intellect agent en est une - peuvent être connues intellectuellement par nous, bien que ce soit difficile. La "jonction" nous unit donc à l'intelligible pur: c'est alors "la béatitude", "le grand but, l'immense bonheur"; l'homme en cette situation fait le lien entre l'actualité de l'intelligible et le sensible, puisque c'est en pensant ce dernier qu'il s'est élevé "de perfection en perfection, de forme en forme". Averroes va jusqu'à dire que, selon Thémistius (IVe s.), il est alors "assimilé à Dieu en ce qu'il est et connaît tous les êtres: car les êtres, et leurs causes, ne sont que la science de Dieu". Non que pour Averroes l'intellect agent soit Dieu, mais la jonction à cet intellect élève l'homme au niveau des substances séparées et de l'intelligible pur. Si l'on peut parler ici de mystique, c'est en un sens bien particulier, en rappelant qu'Averroes critique les soufis pour avoir négligé la voie spéculative, et qu'inversement il place la béatitude dans la perfection du savoir: on est alors tenté d'évoquer Spinoza. Mais surtout, dans sa Découverte de la méthode, Averroes, rencontrant le problème de la vision de Dieu, le résout comme il résout toutes les questions de ce genre: le Coran et le Prophète nous ont appris que Dieu est lumière; les esprits simples comprennent qu'ils verront Dieu comme on voit le Soleil, et les savants que la béatitude est accroissement du savoir (cela complète et nuance ses premiers exposés sur ce thème). Ainsi ce dernier exemple montre à nouveau que, pour Averroes, la félicité suprême se formule aussi bien en termes empruntés à la révélation que dans ceux de la philosophie d'Aristote, selon deux modes distincts et qui doivent le rester."